L’autoentreprise a actuellement le vent en poupe, car elle revêt de nombreux avantages. Cependant, pour réussir et garantir la pérennité de votre activité, il est essentiel de connaître les pièges à éviter lors de la création de votre firme. Quel que soit le secteur d’activité choisi, de nombreuses règles doivent être respectées. Elles peuvent être liées à votre compte bancaire, à la déclaration du chiffre d’affaires ou encore aux dépassements de la TVA.
Pourquoi se lancer dans l’autoentreprise ?
L’entrepreneuriat peut être avantageux sur de nombreux points. Outre les démarches administratives facilitées relatives à la création de votre entreprise, il vous permet également de tâter une nouvelle activité. Il est d’ailleurs courant que les autoentrepreneurs soient également des salariés. Ces derniers exploitent ce domaine pour se lancer dans une activité secondaire, afin d’en tirer des revenus complémentaires. Il est même possible de multiplier les activités, si vous avez différentes compétences.
Le statut de micro-entrepreneur vous permet de bénéficier d’un avantage fiscal non négligeable et d’un régime social intéressant. La possible exonération de la TVA est également un des atouts principaux de ce statut. Cependant, pour vous lancer, vous devez avoir un minimum d’informations concernant la création d’autoentreprises. Quels sont alors les pièges à éviter pour ne pas mener votre projet vers l’échec ?
Choisir une activité non éligible à l’autoentreprise
Toutes les activités ne sont pas forcément adaptées au régime d’autoentreprise. Une erreur dans le choix de l’activité peut donc vous empêcher de devenir autoentrepreneur et ouvrir votre propre entreprise. Cela inclut toute activité agricole qui relève de la MSA, toute activité non rattachée à la SSI ou à la CIPAV, ainsi que les activités liées à l’Agessa ou la Maison des Artistes. Le statut de micro entrepreneur vous permet de vous lancer seul et est relativement simple en termes de création et de fonctionnement. Il est également essentiel de considérer le montant des charges, car le choix du statut d’autoentrepreneur n’est pas pertinent si elles sont élevées. Tout simplement parce que l’imposition sous ce régime s’applique sur le chiffre d’affaires et non sur les bénéfices.
Ignorer la demande de l’ACRE
Ignorer l’Aide à la Création ou à la reprise d’une entreprise ou ACRE serait une énorme erreur pour démarrer du bon pied. Ce dispositif a été mis en place pour encourager l’entrepreneuriat. Il vous permet de bénéficier d’une exonération partielle sur vos cotisations sociales.
Auparavant, les autoentrepreneurs pouvaient bénéficier de cette aide systématiquement. Or, actuellement, il est nécessaire de faire une demande auprès du Centre de Formalités des entreprises. Vous devez compléter le document « demande de l’aide à la création et à la reprise d’une entreprise pour les autoentrepreneurs ». La demande doit être réalisée au moment de la création de votre entreprise, ou dans les 45 jours après le dépôt du dossier.
Les erreurs lors de la déclaration du chiffre d’affaires
Le chiffre d’affaires est une donnée cruciale pour un autoentrepreneur. Non seulement il vous permet de faire le suivi des résultats pour améliorer votre activité, mais il est également indispensable dans la régularisation des cotisations sociales et la déclaration de revenus pour les impôts. Il est important de savoir que la déclaration du chiffre d’affaires est obligatoire pour les autoentrepreneurs. La mise à jour de votre livre comptable est donc de mise pour éviter les erreurs en cas de contrôle.
Sachez également que la déclaration doit se faire mensuellement ou par trimestre. Une pénalité de 52 € par déclaration peut être appliquée en cas de non-respect de ce délai. À cela vient s’ajouter une majoration pouvant aller jusqu’à 15% par déclaration non effectuée lors du précédent exercice. Cependant, il est possible d’y remédier en cas de manquement à cette obligation :
- si l’erreur est réalisée avant la fin de l’échéance, vous disposez d’un délai jusqu’à l’échéance pour la corriger. Une modification sur le site de l’URSSAF suffira,
- si vous avez oublié de déclarer votre chiffre d’affaires avant la fin de l’exercice, vous disposez de douze mois pour réaliser les déclarations non effectuées,
- si les échéances sont dépassées, il est possible d’avertir l’administration via un message à l’URSSAF.
Veillez également à choisir la bonne catégorie d’activité lors de la déclaration des revenus, car les taux de la taxation varient d’une activité à une autre.
Oublier l’ouverture d’un compte bancaire dédié à votre activité
L’ouverture d’un compte bancaire dédié à votre activité professionnelle est de mise. D’ailleurs, la réglementation l’exige pour toute autoentreprise avec un chiffre d’affaires de plus de 10 000 euros durant deux années consécutives. Cette étape est donc à prévoir dès le démarrage de votre activité pour vous conformer à la réglementation, mais également pour faciliter la gestion de votre comptabilité. Le compte professionnel assurera l’encaissement des paiements des clients et la régularisation de vos diverses charges.
Il n’y a aucun risque de mélanger les revenus professionnels avec les ressources personnelles. Néanmoins, sachez que le compte réservé à votre activité n’a pas besoin d’être un compte professionnel. Vous pouvez parfaitement utiliser un compte courant classique pour minimiser les frais bancaires.
Ne pas prêter attention aux seuils de revenus
Un seuil du chiffre d’affaires est imposé au statut d’autoentrepreneur et il peut varier selon le secteur d’activité de votre autoentreprise. Le dépassement de ce plafond durant deux années qui se suivent peut vous exclure automatiquement du régime d’autoentreprise. Vous serez donc contraint à passer à une entreprise individuelle. Ce seuil est fixé à 170 000€ pour une activité commerciale, contre 70 000€ pour une activité libérale et une prestation de service. Sachez qu’un certain plafond est également appliqué à la TVA. Raison de plus pour garder un œil sur votre chiffre d’affaires, afin de ne pas oublier la facturation de la TVA aux clients.
Ignorer les règles du cumul d’activités
Comme il a déjà été énoncé, il est tout à fait possible d’ouvrir plusieurs autoentreprises à la fois. Cependant, un certain nombre de conditions doit être respecté, surtout si vous êtes déjà un salarié.
- assurez-vous que votre contrat de travail n’inclut pas la clause de non-concurrence, car elle ne vous autorise pas à vous lancer dans la même activité en tant qu’autoentrepreneur,
- la clause d’exclusivité vous empêche également d’exercer une autre activité rémunérée,
- vous êtes dans l’obligation de faire part de la création de votre firme à votre employeur, dans le cas où l’activité choisie est similaire à celle que vous exercez au sein de son entreprise.
La possibilité de corriger vos erreurs
En tant que nouveau dans le monde de l’entrepreneuriat, la loi du 10 août 2018 vous donne le droit à l’erreur dans certaines situations. Vous avez en effet la possibilité de corriger vos erreurs, sans pénalité. Cependant, cela ne vous libère pas de vos obligations manquées. Si vous avez oublié de déclarer votre chiffre d’affaires ou de payer les cotisations, vous devez tout de même le déclarer ou le verser. Cependant, ce droit ne s’applique pas en cas de répétition, de mauvaise foi ou de fraude. Pour faire valoir ce droit, il suffit de prendre contact avec l’URSSAF par message privé ou par téléphone.
Vous avez désormais toutes les informations essentielles à garder à l’esprit pour créer votre autoentreprise en toute légalité. En prêtant attention à ces différentes erreurs à éviter, vous serez certain de développer votre activité dans les meilleures conditions. Les petits pièges peuvent vous coûter cher et mettre votre projet en péril. D’où la nécessité de rester vigilant. Sachez qu’il est possible de bénéficier d’un accompagnement lors de la création de votre firme. Cette assistance est gage d’acceptation de votre dossier.